Dans le cadre d’un accord avec le Global Road Safety Facility (GRSF)1, TotalEnergies Foundation va soutenir les actions de l’Observatoire africain de la sécurité routière en contribuant à la mise en place d’un éventail de formations à destination des différents acteurs locaux (autorités décisionnaires, forces de police, ONG, journalistes…).
Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé, le continent africain reste la région du monde qui présente le taux de mortalité due aux accidents de la route le plus élevé au monde. L’insécurité routière y est également la première cause de mortalité des jeunes (5-29 ans).
La création en 2018 de l’Observatoire africain de la sécurité routière faisait partie des projets soutenus par le High Level Panel de la FIA, dont Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies est membre. Hébergé par l’Union africaine, l’Observatoire africain a tenu sa première assemblée en juin 2019 à Durban en Afrique du Sud.
L’Observatoire a pour mission d’encourager les efforts coordonnés des pays africains pour des routes plus sûres. Il vise notamment à collecter, analyser et partager des données afin de mieux comprendre les facteurs de risque et de concevoir des solutions efficaces pour réduire le nombre d’accidents dans la région.
Les formations qui seront proposées par le GRSF visent à renforcer la compréhension des enjeux, l’engagement et les compétences de l’ensemble des parties prenantes pour favoriser la mise en place, sur le terrain, d’outils de collecte et d’analyse de données. L’objectif : permettre la prise de décisions fondées sur des informations fiables et favoriser la collaboration sur le continent.
A l’annonce de cet accord, Manoelle Lepoutre, directrice Engagement Société Civile a déclaré : « Avec l’African Road Safety Observatory, TotalEnergies Foundation poursuit son engagement pour faire progresser la sécurité routière. TotalEnergies est un acteur majeur du continent, largement présent sur les routes africaines : à ce titre, nous souhaitons apporter notre soutien pour (…) lutter plus efficacement contre ce fléau. Nous avons la conviction que c’est à travers des partenariats comme celui-ci, qui impliquent les Etats, les institutions, les experts et le secteur privé, que nous pourrons réduire significativement le nombre de morts sur les routes. »
Pour accompagner la mise en place de cette initiative, TotalEnergies Foundation engagera un million d’euros sur 5 ans. Les formations seront mises en place dans 6 pays, moteurs dans le déploiement des objectifs de l’Observatoire.
1Le GRSF est un programme de partenariat administré par la Banque Mondiale qui œuvre à la promotion de la sécurité routière dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
4 questions à :
Soames Job, Global Lead Road Safety, and Head of the Global Road Safety Facility (GRSF)
En quoi la sécurité routière présente-t-elle un caractère d’urgence sur le continent africain ?
L’Afrique est le continent le plus touché par la mortalité et l’accidentalité routières. On y déplore chaque année plus de 26 morts pour 100 000 habitants, contre 18 en moyenne au niveau mondial et moins de 3 dans les pays les plus performants. Au-delà de la tragédie humaine et sociale, c’est aussi un facteur de ralentissement de la croissance économique des pays africains.
Où en est l’Afrique actuellement en matière d’utilisation et d’analyse des données de sécurité routière ?
Dans la plupart des pays d’Afrique, les données d’accidentologie et autres données liées à la sécurité routière ne sont ni collectées ni utilisées de façon efficace. D’après les estimations de l’OMS, dans certains pays, plus de 80 % des accidents mortels ne sont pas inclus dans les statistiques officielles. L’absence de données fiables fait que le problème n’est pas appréhendé dans toute son ampleur, que les ressources appropriées ne sont pas mises à disposition et que la nature même du problème risque d’être sous-estimée. Ceci peut conduire à un gaspillage du peu de fonds disponibles dans des mesures inefficaces, ne répondant pas aux grands défis de la sécurité routière en Afrique.
Pourquoi la généralisation de l’utilisation des données est-elle une priorité ?
Collecter des données fiables et les utiliser de façon efficace, c’est se donner la chance de sauver des vies et de réduire le nombre de blessés. Les ressources peuvent être attribuées sur la base de faits établis. Les plaidoyers peuvent reposer sur des informations plus précises et donc être plus porteurs. La sélection des mesures destinées à améliorer la sécurité routière peut être mieux ciblée, de façon à tenir compte de la vraie nature du problème. Quant aux endroits accidentogènes (points « noirs »), il devient plus facile de les localiser précisément afin d’y apporter des mesures efficaces.
En quoi l’aide de TotalEnergies Foundation peut-elle être déterminante ?
Le soutien de TotalEnergies Foundation permettra au GRSF de mieux comprendre la valeur des données de qualité et d’améliorer les capacités des pays africains en matière de collecte, d’analyse et d’utilisation des données pour l’élaboration de projets et de politiques en matière de sécurité routière. Ce financement contribuera aussi à créer un cadre professionnel de spécialistes des données, notamment parmi les chercheurs et les ONG. Il facilitera enfin le réseautage entre professionnels de la sécurité routière, qui pourront utiliser les données et échanger les bonnes pratiques afin d’optimiser les avantages. Tout ceci permettra d’améliorer le financement des projets de sécurité routière et nous permettra d’utiliser au mieux les fonds et ressources disponibles afin de sauver des vies et prévenir les accidents à travers l’Afrique.